Considérations générales Manuel premiers secours       fourni par   Dr Charlotte Renard, Vétérinaire Direct-Vet


• Les premiers secours correspondent à tous les soins et traitements que l’on apportera à un animal blessé avant de le présenter à un membre du corps médical, en l’occurrence un vétérinaire. • Tout propriétaire de chien ou de chat devrait avoir enregistré dans le répertoire de son téléphone le numéro de son vétérinaire traitant ou de la clinique ouverte 24h/24 des environs. • Avoir un kit de premiers secours dans son armoire à pharmacie ou dans le coffre de sa voiture lors des déplacements est une précaution sage qui aidera en cas de pépin. • Si vous portez les premiers secours à votre chien ou votre chat suite à un accident ou un problème médical, une visite chez le vétérinaire s’impose pour contrôler par la suite l’état de santé de votre animal.

Préparation du kit de premiers secours
• une lampe de poche pour pouvoir examiner la situation lors d’un éclairage insuffisant

• des ciseaux à bouts ronds (pour couper les poils à la périphérie d’une plaie, couper un bandage

• une pince à dents de souris ou une pince à épiler (pour retirer des épillets, des petits corps étrangers, un dard de guêpe…).

• un thermomètre

• des compresses de gaze stérile

• du coton • des bandes velpeau

• du sparadrap • une solution désinfectante (type bétadine par exemple)

• eau oxygénée diluée à 3% • une laisse

• un lanière en tissu pour pouvoir museler les chiens • des gants en latex pour se protéger les mains.

Priorités avant la gestion des premiers secours
La priorité absolue est d’éviter tout « sur-accident ».

Pour cela, on vérifiera que rien de dangereux ne reste autour et risque de blesser les intervenants. Ensuite, on prendra des précautions vis à vis de l’animal blessé : la douleur peut provoquer des réactions imprévues de la part de l’animal même s’il s’agit du chien ou du chat le plus gentil du monde et si le soigneur est son propriétaire habituel. Si on est face à un chien, on essaiera de l’attacher à une laisse, la laisse étant elle-même attachée à un support fixe (barrière, table lourde….) de manière assez courte, de façon à ce que la tête du chien se retrouve près de ce support. Ensuite, on musellera le chien à l’aide d’un lien en tissu. Pour ce faire, on prépare une boucle assez lâche avec le lien en débutant un noeud simple. On passe cette boucle lâche autour du museau du chien puis on serre le noeud sur le dessus du museau. Les 2 brins du lien sont ensuite croisés sous le museau et passés derrière la tête pour être noués ensemble. Il est important de noter qu’il ne faut pas museler un chien dans certaines circonstances : 

- Perte de conscience 

- Coup de chaleur

- Problèmes pour respirer 

- Arrêt cardiaque 

- Vomissements

Si la muselière est déjà en place et que le chien se met à présenter ces symptômes : la muselière doit être retirée immédiatement.

 

Si on est face à un animal incontrôlable qui représente un danger pour la population, il convient de prévenir immédiatement les services de secours en appelant le 112. Lors des soins et des manipulations de l’animal, on calmera celui-ci en lui parlant doucement et gentiment.
Mise en place d’une muselière sur un chien

Comment déplacer un animal blessé ?

Danger immédiat

Si l’animal est face à un danger immédiat (allongé au milieu d’une route, enfermé dans une voiture en plein soleil ou exposé à un danger type feu, éboulement…) il faut le déplacer rapidement pour l’extraire du danger. Pour un chien, si celui-ci peut marcher tout seul, on privilégiera cette méthode, s’il ne tient pas debout ou boîte fortement, on devra le porter en faisant bien attention, on évitera bien entendu d’être en contact avec les blessures. Pour porter un chien tout seul, on placera une main sous l’abdomen du chien et l’autre sous le cou ou alors on recule chaque main : une derrière les pattes avant, l’autre derrière les genoux.

Si l’on est à deux, on pourra coucher le chien sur une grande couverture et transporter le chien en prenant chacun 2 coins de la couverture. Si on n’a pas de couverture, une personne tient l’avant du chien en placent ses 2 mains sous le thorax derrière les pattes avant ou une main sous le thorax derrière les pattes avant et l’autre main sous le cou. Le deuxième intervenant portera l’arrière train  en placent ses 2 mains sous l’abdomen juste devant les pattes arrières ou bien un main sous l’abdomen et la deuxième sous les fesses ou derrière les genoux.

Transport en voiture

Pour emmener ensuite l’animal chez le vétérinaire traitant, on placera préférentiellement l’animal dans un panier s’il s’agit d’un animal de petite taille (chat ou petit chien). Pour un  grand chien, on le couchera sur une couverture dans le coffre. La couverture permettant de le sortir plus facilement à l’arrivée. Si l’animal a de nombreuses fractures ou des lésions vertébrales, on placera un support rigide (tableau, planche en bois) sous une couverture afin d’apporter un bon support à l’animal et qu’une fois posé sur ce support ses articulations et os ne soient plus mis en mouvement. Le support rigide ne devra évidemment pas être trop grand pour pouvoir rentrer dans la voiture.
Pour un animal ayant des difficultés respiratoires, on surélèvera légèrement la tête par rapport au reste du corps. Pour un animal avec des problèmes circulatoires (hémorragie, défaillance cardiaque) on placera la tête en bas par rapport à son arrière-train, ce qui augmentera l’afflux de sang vers les organes vitaux.

Constantes vitales des chiens et des chats

★ Température rectale : 38,5ºC


★ Fréquence respiratoire normale :

La fréquence respiratoire s’apprécie en regardant les mouvements du thorax (au niveau des côtes) et en comptant le nombre de soulèvements.   

- grand chien : 14 à 18 mouvements par minutes  

- petit chien : 20 à 22 mouvements 


★ Fréquence cardiaque

La fréquence cardiaque s’apprécie en posant la main à plat sur les côtes juste derrière le coude gauche. On peut aussi prendre le pouls à l’intérieur de la cuisse en cherchant l’artère fémorale à la face interne de la cuisse.   

- grand chien : 60-70 battements / minutes  

- chien moyen : 70-100 battements / minutes  - petit chien : 60-70 battements / minutes 

★ Couleur des muqueuses

La couleur des muqueuses pourra être évaluée dans la gueule au niveau de la gencive en soulevant la babine supérieure. Les muqueuses orales doivent être roses (à l’exception des zones pigmentées).  Des muqueuses pâles, bleues, jaunes  ou excessivement rouges sont anormales.

Blessures externes

Plaies superficielles de la peau.

 

1º) En cas d’une petite plaie n’incluant que la peau, on commencera par couper délicatement les poils se trouvant à proximité de la blessure. Cette précaution permettra de désinfecter de manière plus efficace la plaie et évitera que les poils ne viennent se coller sur la plaie à cause du sang et des sécrétions.


2º) Ensuite on désinfectera la plaie à l’aide d’une compresse trempée dans une solution antiseptique (par exemple de la bétadine diluée).


3º) Si le chien ne touche pas à la plaie, on pourra la laisser à l’air libre. Si le chien a tendance à lécher la plaie, on pourra la protéger à l’aide d’un pansement simple ou d’une collerette placée autour de la tête de l’animal.


4º) La plaie fera l’objet d’une surveillance journalière afin de détecter des signes d’une cicatrisation perturbée (rougeur, chaleur, gonflement). Si ces signes apparaissent, la plaie devra être contrôlée par le vétérinaire.

Plaies graves

Une plaie superficielle mais étendue (par exemple suite une abrasion étendue lors d’un accident de la route), une plaie profonde ou compliquée (morsure, présence d’un corps étranger, près d’un orifice ou des yeux) a un fort risque d’infection. La gestion de ce type de plaie doit se faire par le vétérinaire.

Avant d’arriver chez le vétérinaire, on prendra soin :

  -d’empêcher l’animal de se lécher et de se gratter 

 -de surveiller les hémorragies éventuellement associées

 -de surveiller les fonctions vitales

- de ne PAS retirer soi-même les corps étranger inclus dans la plaie.

Plaies à l’oeil

Une blessure à l’oeil peut aussi bien concerner les paupières que le globe oculaire en tant que tel.

Dans les 2 cas de figure, l’oeil doit être examiné par le vétérinaire qui déterminera le degré d’atteinte et les médicaments à administrer.

La visite chez le vétérinaire doit se faire sans tarder pour donner les meilleures chances de guérison à l’oeil.

Dans l’attente il vaut mieux ne rien faire à part empêcher le chien  de se gratter l’oeil. Toutefois, si la cornée a été en contact avec un produit chimique ou corrosif, on pourra immédiatement rincer l’oeil et la cornée à l’aide de sérum physiologique ou d’acide borique (unidose type Dacryoserum™).

Brûlures

Les brûlures peuvent être de différents types : liées à la chaleur, à une substance chimique, à un frottement, à de l’électricité…

Une brûlure se manifeste généralement par une rougeur de la peau.

Si la brûlure est simple (rougeur limitée) il faut refroidir la zone concernée pendant 5 bonnes minutes à l’aide d’eau froide (jet sans pression). Une pommade grasse pour brûlure sera ensuite appliquée et la zone sera protégée par un pansement.

Pour une brûlure grave (= étendue ou profonde ou zone fragile comme la tête, un orifice etc…) : refroidir de la même manière pendant 5 bonnes minutes avec de l’eau froide. Puis couper les poils autour pour éviter qu’ils ne s’agglomèrent à cause des suintements. Ensuite montrer le chien ou le chat au vétérinaire.

Les hémorragies

Hémorragies externes

Une hémorragie externe correspond à un écoulement de sang vers l’extérieur par une plaie visible. Une hémorragie imbibe un mouchoir en quelques secondes.

Compression directe

En face d’une hémorragie externe, il faut stopper l’écoulement de sang le plus rapidement possible. Pour cela on comprime fortement l’endroit qui saigne avec un mouchoir propre ou des compresses. Si le mouchoir est imbibé, on ne le soulève pas mais on comprime en ajoutant un autre mouchoir par dessus. Par la suite on pourra maintenir les mouchoirs et compresses en place à l’aide d’un foulard ou d’une bande Velpeau. Si l’on a pas de mouchoir ou compresse à disposition, on commence à comprimer tout de suite avec les doigts ou la main. Cela peut prendre un peu de temps pour qu’un caillot se forme et que l’hémorragie stoppe. Il ne faut donc pas relever la pression trop tôt ou trop souvent pour regarder si ça saigne encore. Le mieux est d’attendre au moins 3 bonnes minutes avant de regarder  si le saignement s’est arrêté. 

 

Si la compression directe est impossible (fracture ouverte, corps étranger dans la plaie) ou inefficace, on pourra avoir recours à un point de compression. 

Point de compression

Le point de compression consiste à comprimer avec le pouce ou le poing l’artère  principale qui irrigue la région concernée. Pour un membre postérieure il s’agit de l’artère fémorale que l’on comprime en appuyant dans l’aine. Pour un membre antérieur on comprime l’artère brachial en appuyant sur la partie intérieure du haut de la patte avant. Pour un saignement à la queue, la compression de l’artère caudale se réalisera à la base de la queue. 
 Pour une hémorragie concernant la tête ou le cou : il faut presser juste en dessous de la plaie, contre le plan osseux. Cette compression (de la carotide, artère irriguant la tête) est une manœuvre exceptionnelle à ne réaliser qu’en cas d’extrême urgence. En parallèle, la pression directe sur la plaie n’est pas arrêtée. 

 

Garrot

Le garrot est à utiliser en dernier ressort si les techniques ci-dessus n’ont pas fonctionné. La pose d’un garrot est toujours délicate et ne doit s’envisager que si une hémorragie mortelle n’arrive pas à être jugulée. Le garrot se place entre la plaie et le point de compression. On utilise un lien large pour serrer. Une fois le garrot mis en place : on ne le desserre pas et on note l’heure de pose. L’animal est ensuite immédiatement emmené chez le vétérinaire.
Emplacements

Hémorragie interne

Lors d’une hémorragie interne, le saignement se fait à l’intérieur du corps de l’animal et s’accumule au sein d’une cavité (abdomen, thorax, crâne). Un gonflement ne sera visible que pour une hémorragie abdominale (les autres cavités n’étant pas déformables).

 

Les autres symptômes seront :

 

-une pâleur des muqueuses

-une détresse respiratoire

-une augmentation du rythme cardiaque.


La marche à suivre est de maintenir son animal au chaud (avec une couverture par exemple), de le calmer et de l’amener immédiatement chez le vétérinaire. Une hémorragie interne est dite «extériorisée» si le saignement s’écoule par un orifice naturel (nez, bouche, oreille, anus). La marche à suivre est la même que pour une hémorragie interne classique.

Défaillance respiratoire

Face à un animal inconscient, il convient de commencer par vérifier si celui-ci respire toujours ou non. La respiration se contrôle au niveau de la cage thoracique et de l’abdomen : ces deux zones bougent lors de chaque cycle inspiration / expiration. En l’absence de mouvements on se trouve face à un arrêt respiratoire

Si vous faites face à un animal qui ne respire plus : commencez par garder votre calme. Ensuite adoptez la marche à suivre suivante :

-Dégagez les voies aérienne supérieure :

ôtez le collier ou le harnais, ouvrez la gueule et tirez la langue tout en vous assurant qu’il n’y a rien de coincé dans la gueule.

- Pratiquez 2 insufflations en utilisant la technique du « bouche à truffe »  (cf ci-dessous).

Si le thorax se soulève correctement on vérifie alors le pouls fémoral, c’est à dire le pouls au niveau de l’artère fémorale qui est perceptible à la face interne de la cuisse. On le recherche avec 2 ou 3 doigts (index + majeur +/- annulaire) posés bien à plat au milieu de la face interne de la cuisse.

Si le pouls fémoral est perceptible : on continue le bouche à truffe, s’il est absent on débutera un massage cardiaque (cf chapitre « défaillance cardiaque »). Si le thorax ne se soulève pas, c’est que la trachée peut être obstruée par un corps étranger. Dans ce cas on fera une manoeuvre d’Heimlich (cf chapitre sur les étouffements). On réalisera donc une seule fois une compression violente à la base du sternum pour éjecter le corps étranger par expiration forcée.

Technique du « bouche à truffe » :

Fermez la gueule du chien pu du chat avec les mains et soufflez directement dans ses narines, laissez ensuite l’air ressortir lors de l’expiration.

Si le coeur bat et que la respiration ne se fait pas toute seule, les insufflations se feront au rythme de 12 à 16 par minute pour un grand chien ou 15 à 20 par minute pour un petit chien 
Dès que la respiration spontanée reprend avec des mouvements amples et que les muqueuses redeviennent roses, on pourra arrêter le bouche à truffe.

Défaillance cardiaque

Face à un animal inconscient en arrêt respiratoire, on réalisera 2 insufflations de « bouche à truffe » puis on contrôlera le pouls fémoral (cf chapitre sur  la « défaillance respiratoire »).

Si le coeur ne bat plus et qu’il n’y a donc plus de pouls fémoral, il faudra réaliser un massage cardiaque. Pour ce faire :

-placez le chien sur le côté sur le sol ou sur un plan dur

-placez vos mains au niveau du tiers inférieur du thorax juste en arrière de la pointe du coude

-appuyez le talon d’une main sur le flanc et placez l’autre main sur la première

-comprimez le thorax au rythme de 30 compressions pour 2 insufflations (le passage de compression à insufflation doit se faire le plus vite possible, au mieux 2 personnes pourront se partager les tâches).

Effectuez le massage pendant 2 minutes avant de recontrôler la présence de battements cardiaques ou d’un pouls.

Si le coeur est reparti : arrêtez le massage cardiaque et vérifiez la respiration.

Si le coeur n’est pas encore reparti alors répétez 2 minutes de massage cardiaque avant de recontrôler. Le rythme des compressions doit être très rapide (100 à 120/min).
Pour les  petits chiens comme pour le chat (moins de 10 kg) : on pourra effectuer les compressions thoraciques à l’aide d’une seule main qui entoure le sternum de l’animal. Dans ce cas, le pouce sera placé d’un côté et les autres doigts enserreront l’autre côté à plat. On notera qu’il est également possible d’effectuer le massage cardiaque classique  à 2 mains pour

Coup de chaleur

Les chiens et les chats n’ont pas la possibilité comme les hommes de réguler leur température corporelle en transpirant massivement. Ils ne peuvent évacuer la chaleur que par la langue en haletant et par les pieds (présence de glandes sudoripares seulement à cet endroit là), leur régulation est donc limitée. Le coup de chaleur arrive lorsque ces mécanismes de régulation sont saturés : par exemple lorsque la température environnante est très élevée (typiquement le chien enfermé dans la voiture), lors d’un effort physique intense et prolongé en plein soleil ou lorsque l’animal est physiquement désavantagé (races brachycéphales comme les bouledogues, boxers ou chats persans, leur morphologie rend la thermorégulation moins efficace, animaux âgés ou souffrant de troubles cardiaques ou respiratoires chroniques).

Les signes d’un animal en coup de chaleur sont :

• augmentation de la fréquence respiratoire et halètement intense

• émission de bave

• diminution de la vigilance puis abattement

• animal chaud au toucher, sa température elle peut se situer entre 40,5 et 42 ºC !

• muqueuses rouges

• perte de connaissance
Arrosage d’un chien victime d’un coup de chaleur   ATTENTION

Face à un animal en train de faire un coup de chaleur, il faut agir vite. Après avoir placé le chien dans un plus frais (le sortir de la voiture, le placer à l’ombre) il faut le refroidir progressivement. On commencera par mouiller le cou où se trouvent les centres de la thermorégulation puis tout le reste du corps. Une fois l’animal ainsi mouillé il est possible de l'immerger totalement dans l'eau froide, jusqu'à ce que sa température rectale soit redevenue normale.

ATTENTION à ne pas arroser trop vite l'animal 

Il ne faut surtout pas utiliser de l'eau trop froide ou glacée car cela peut avoir l'effet inverse de celui désiré car au contact de l'eau trop froide il se crée une vasoconstriction périphérique qui empêche les vaisseaux sanguins d'évacuer la chaleur, la température corporelle va alors empirer.

Il est bon ensuite d'amener son chien chez le vétérinaire qui complétera le traitement au besoin.

traitement des conséquences du coup de la chaleur qui peuvent être des convulsions, un oedème cérébral, une insuffisance rénale, des troubles du rythme cardiaque

Intoxication

Tout ce qui est toxique pour les humains est généralement aussi toxique pour nos animaux domestiques (produits d’entretien, raticides, antigel…). Par contre il faut bien être conscient que certains produits non toxiques pour nous le sont pour les chiens et les chats (avocat, raisin, ail, oignon, chocolat…).
Si votre animal est exposé à un produit toxique comme par exemple un produit d’entretien, lisez l’étiquette pour connaitre la marche à suivre en cas d’intoxication. S’il est précisé de se laver les mains abondamment à l’eau savonneuse : laver la peau de votre animal `å l’eau savonneuse. S’il est précisé de rincer la peau et les yeux à l’eau claire, faites-le puis contacter votre vétérinaire.

Si vous soupçonnez que votre animal a ingéré un produit toxique et qu’il commence a avoir des symptômes type convulsions, perte de connaissance, difficultés à respirer… Appelez votre vétérinaire ou bien un centre anti-poison vétérinaire.

★ Lyon (24h/24) : +33 (0)4 78 87 10 40

★ Maison-Alfort : +33 (0)1 48 93 13 00

★ Nantes (24h/24) : +33 (0)2 40 68 77 40

★ Toulouse : +33 (0)5 61 19 39 40

★ Liège : +32 (0)4 366 41 75

Si le produit toxique que l’animal a ingéré est un produit caustique : il ne faut jamais chercher à le faire vomir.

Si le produit n’est pas caustique, faire vomir l’animal pourra diminuer l’absorption du produit toxique. Le vomissement pourra être provoqué par l’ingestion forcée d’eau oxygénée. Attention, ne donnez pas d’autre liquide à boire (eau, lait, huile …) : il pourrait faire migrer le produit toxique plus rapidement dans le corps.

La dose maximale d’eau oxygénée à 3% à donner est de 45 mL (pour les chiens de plus de 30 kg, on se contentera de 45 mL).

Les vomissements sont généralement provoqués dans les quelques minutes qui suivent l’ingestion d’eau oxygénée.

Si jamais ça ne marche pas, on pourra répéter 1 fois (seulement) la dose.
Avant de vous rendre chez votre vétérinaire, récolter tout matériel intéressant que votre animal pourrait avoir mangé, mâchouillé ou vomi (un petit sachet ziplock® fait généralement bien l’affaire).

Envenimation

L’envenimation correspond à la piqure par un insecte ou une araignée ou à la morsure par un serpent.

Les symptômes dépendent du type d’animal piqueur ou mordeur et de la quantité de venin qui a été injectée.

On aura d’abord des troubles locaux : rougeur, gonflement et douleur de la zone concernée puis grattage intense.

Ensuite pourront apparaître des troubles neurologiques :

d’abord de l’agitation puis de l’abattement, de l’incoordination, une dilatation des pupilles...

Tout cela pouvant aller jusqu’à la mort de l’animal.
Vous ne devrez absolument pas chercher à aspirer le venin

avec votre bouche ou a entailler la zone de morsure/piqure. Il faudra rester calme pour ne pas stresser son animal, portez celui-ci pour lui éviter une accélération du rythme cardiaque et donc une diffusion plus rapide du venin.

Un garrot sera posé entre la zone de morsure/piqure et le coeur et sera desserré toutes les 10 minutes.

La zone de piqure/morsure sera protégée avec des packs de froid, de la glace ou des compresses froides.

Si un dard d’insecte piqueur est coincé dans la peau, celui-ci sera retiré à l’aide d’une pince à épiler (et non avec ses doigts, pour ne pas se piquer soi-même !).

Si jamais la piqure/morsure a lieu près de la gorge, il y a risque de gonflement des tissus autour de la trachée ce qui peut entrainer un étouffement.

Dans ce cas là, refroidissez la zone avec des packs de froid. Vous ne pouvez pas alors faire grand chose s’il commence à s’étouffer. Dans une telle situation : attendez que votre animal devienne inconscient et
réalisez du « bouche à truffe » pour assurer sa ventilation.

Contrairement au « bouche à truffe  » classique : l’air que vous envoyez dans son thorax ne va pas ressortir spontanément, il faudra donc que vous aidiez l’expiration en appuyant sur la cage thoracique à chaque expiration.
 

Convulsions

Les convulsions correspondent à des mouvements soudains et incontrôlés (en général des tremblements musculaires) du corps de l’animal dus à une perturbation de l’activité cérébrale.

Les convulsions peuvent être localisées et n’affecter qu’une partie de l’animal ou bien généralisées et concerner dans ce cas tout le corps.

L’animal peut être conscient ou inconscient, et peut parfois émettre des selles, de l’urine ou des vomissements. Les convulsions peuvent avoir de multiples causes (épilepsie, intoxication, trouble métabolique, tumeur au cerveau…). Elles durent en général 3 à 5 minutes.

Que faire face à un animal en crise convulsive ?

-faites en sorte d’éviter que l’animal ne se blesse : retirez les objets dangereux aux alentours, empêchez-le de tomber s’il est en hauteur, placez des coussins autours etc…

-éloignez les enfants et les autres animaux car un animal peut devenir agressif après une convulsion. -si vous pouvez déplacer votre animal, mettez-le dans un endroit sombre et calme, sinon fermez les volets et les rideaux (les stimulations sonores et lumineuses peuvent relancer les convulsions).

-protégez-vous pour ne pas être mordu -chronométrez la durée de la crise convulsive
-si la crise dure plus de 3 minutes : essayez de refroidi votre animal avec de l’eau fraiche (pas trop froide) sur les oreilles, le ventre et les pattes. Suite à cette crise, il faudra consulter votre vétérinaire.                                                                                  -si votre animal a plus de 2 à 3 crises par 24 heures, il faudra consulter votre vétérinaire. 

Que ne faut-il pas faire :

-ne mettez pas vos mains à proximité de la gueule de l’animal : les chiens et les chats n’avalent pas leur langue. Vous risquez juste de vous faire mordre…

-ne cherchez pas à stopper la crise en faisant quoi que ce soit (des tapes sur le chien, le plongez dans de l’eau…). Il est impossible de stopper une crise, elle s’arrêtera d’elle même.


Etouffement

Les chiens adorent jouer avec des balles, des bâtons et mordiller un tas de choses dans la maison.

Le risque est finalement très fort que le chien avale de travers et s’étouffe à cause d’un objet qui passe dans la trachée au lieu de l’oesophage. .
Quels sont les signes de l’étouffement ? Un animal qui s’étouffe a ses muqueuses qui deviennent en général rapidement bleues (on inspecte la gencive ou la langue),

il peut aussi chercher frénétiquement à se frotter le museau avec les pattes avant (comme s’il cherchait lui-même à s’extraire ce qui le gène). Comme l’air ne passe plus par la trachée, l’animal n’émet en général aucun son et ne tousse pas.

Que faire face à son chien qui s’étouffe ?

-Tout d’abord, on commencera par ouvrir la bouche de l’animal pour balayer le fond de la gorge avec les doigts et aller à la « pêche » au corps étranger. On fera quand même attention à ne pas se faire mordre. Si on n’arrive pas à extraire le corps étranger, on passera à la manœuvre d’Heimlich.

Celle-ci s’apparente à celle qu’on fait pour les hommes mais présente quelques particularités en fonction du gabarit de l’animal.

-Pour un petit chien que l’on peut porter : 

on porte le chien ou chat en plaçant la colonne vertébrale de celui-ci contre son propre torse. On passe ensuite chaque main sous l’animal et on les accroche l’une à l’autre juste en arrière de la dernière côte. On exerce ensuite une poussée abdominale vers le dos et la tête de l’animal en enfonçant toniquement les 2 mains accrochées ensemble et placées                                                                                                         milieu à l’arrière du sternum

On répète la compression abdominale rapidement 5 fois de suite. On inspecte ensuite l’intérieur de la gueule pour voir si l’objet coincé a été éjecté. Si l’objet n’est pas sorti, on essaiera de déloger l’objet par la gravité en tenant le chien la tête en bas en le soutenant au niveau de hanches. On ré-inspecte la gueule du chien, si l’objet n’est toujours pas sorti, on pourra essayer 5 grandes claques sur le dos effectuées avec le talon de la main entre les omoplates.

- Pour un chien trop gros pour être porté

on se place debout ou à genou derrière le chien (debout ou assis), on passe les mains de chaque côté des flancs pour qu’elles se rejoignent sous le chien. On exerce ensuite une poussée abdominale vers le dos et la tête de l’animal en enfonçant toniquement les 2 mains accrochées ensemble et placées juste
au milieu à l’arrière du sternum. On répète la compression abdominale rapidement 5 fois de suite. On inspecte ensuite l’intérieur de la gueule pour voir si l’objet coincé a été éjecté.

Si l’objet n’est pas sorti, on essaiera de déloger l’objet par la gravité en soulevant les pattes arrière du chien afin que sa tête soit plus basse que le reste de son corps (à la manière d’une brouette).

On ré-inspecte la gueule du chien, si l’objet n’est toujours pas sorti, on pourra essayer 5 grandes claques sur le dos effectuées avec le talon de la main entre les omoplates.
Tant que l’objet n’est pas sorti, on réessaie les 3 techniques alternativement : manoeuvre d’Heimlich puis gravité puis claques sur le dos. Si le chien devient inconscient, on alternera 5 respirations de « bouche à truffe » puis 5 compressions abdominales de la manoeuvre d’Heimlich et ainsi de suite.

Fracture

Suite à une atteinte traumatique (choc, chute…) un os de votre chien peut se casser, une articulation peut se déboiter… Une atteinte d’un os ou d’une articulation provoquera chez l’animal :

-une forte douleur

-un gonflement

-une boiterie
Une fracture ouverte s’accompagne d’une plaie qui peut laisser apercevoir l’os.
Que faire :

-Commencez par museler votre chien avec un lien (une réaction douloureuse pourrait provoquer une morsure).

-Palpez votre animal à la recherche d’une blessure, fracture ou articulation douloureuse.

-Manipulez la zone douloureuse pour entendre d’éventuels craquements (signe d’une fracture).

Une douleur d’une articulation peut être un signe d’entorse.

 

Si on suspecte une fracture, il faudra immobiliser les articulations en amont et en aval pour éviter que l’animal ne se fasse plus de mal encore en bougeant ou pendant qu’on le transporte. Ensuite il faudra consulter son vétérinaire. Pour immobiliser un membre : On créera une attelle avec un bout de bois, un long morceau de carton rigide ou bien des journaux pliés et roulés dans lesquels on glisse la patte. Cette « attelle » est ensuite placée contre le membre et maintenue avec une bande souple ou du sparadrap en veillant à ne pas trop serrer.
Attelle


Si la fracture est ouverte, on coupera les poils autour de la plaie puis on recouvrira la plaie de compresses ou d’un linge propre avant de placer l’attelle.

Ne donnez pas d’anti-inflammatoires à votre chien : un usage non maitrisé peut aboutir à une intoxication et à des lésions rénales.

Saignement de nez

Un saignement de nez se nomme une « épistaxis » en langage scientifique. Il est important d’arrêter un tel saignement et il est aussi important d’essayer d’en déterminer la cause.

On commencera par nettoyer les narines avec une compresse ou un mouchoir propre afin de voir si le saignement provient d’une ou deux narines et s’il provient bien de l’intérieur de la truffe et non d’une blessure extérieure. Ensuite pour stopper le saignement, on pressera un pack de froid ou des compresses froide sur le haut du museau (la vasoconstriction provoquée par le froid doit stopper le saignement). Il est important de calmer son animal pour éviter que l’agitation et donc l’augmentation du rythme cardiaque n’augmente le saignement.

Si vous n’arrivez pas à stopper le saignement ou si votre animal a perdu beaucoup de sang et devient pâle, il faudra consulter le vétérinaire. Si les épistaxis sont fréquentes, il est aussi important de consulter pour déterminer l’origine de ce trouble. 
Compression

Torsion / Dilatation d’estomac

Cette pathologie est une urgence vétérinaire absolue. Elle correspond à l’accumulation de gaz puis de liquide dans l’estomac (=dilatation) et est suivie (ou non) du retournement de cet organe sur lui-même (=torsion). Il découle de cette situation un état de choc important : il est urgent de traiter le chien le plus rapidement possible afin de le sauver.
Qui sont les chiens prédisposés à la dilatation-torsion d’estomac ? Cette affection touche surtout les chiens de grande race à très grande race. Les races prédisposées sont le dogue Allemand, le Saint Bernard, les bassets Hound, le Labrador Retriever, le Setter Irlandais, le Berger Allemand, le Boxer, l’Irish Wolfhound. Les mâles et les femelles sont touchés à la même fréquence. Ce sont surtout les chiens avec une cage thoracique profonde qui font le plus souvent des torsions, toutefois n’importe quel chien pourrait faire une torsion dilatation d’estomac (même un caniche ou un chihuahua).
Comment reconnaître une torsion-dilatation de l’estomac ?

Le chien devient anxieux, il essaie de vomir mais sans y parvenir. Il regarde son flanc et salive abondamment. Son abdomen se met à se distendre et peut être douloureux à la palpation. Si l’on percute l’abdomen avec une pichenette de l’index, on note également un son tympanique, c’est à dire un son analogue au bruit que l’on produit en frappant un tambour. 
Les muqueuses deviennent pâles (par exemple au niveau des babines et gencives), la fréquence cardiaque s’élève et le pouls devient faible : l’état de choc s’installe progressivement et si on ne fait rien celui-ci va évoluer vers la mort du chien. Les animaux en dilatation-torsion sont généralement très faibles et nécessitent un traitement agressif immédiat.

Premiers gestes Il est indispensable d’intervenir le plus rapidement possible pour libérer les gaz présents dans l’estomac. Ce geste devra être réalisé prioritairement par le vétérinaire mais en cas de contre-temps, il pourra être essayé par le propriétaire. Il s’agit de sonder l’estomac à l’aide d’un grand tuyau. Deux situations peuvent alors se rencontrer :

-soit il n’y a aucune résistance à la poussée du tuyau et les gaz et liquides s’échappent rapidement. La dilatation est alors enrayée.

-soit le tuyau ne passe pas. Il est alors inutile et dangereux de forcer. Dans ce cas, on peut essayer de trocarder l’estomac.

Technique du sondage de l’estomac : pour le sondage, on utilise un tuyau d’environ 15 mm de diamètre (type tuyau de gaz ou d’aquarium), on mesure la longueur nécessaire de l’extrémité du museau jusqu’à la dernière côte.

Le tuyau est enfoncé par la gueule doucement dans l’œsophage (la glotte empêche naturellement le passage vers la trachée).

Technique du trocardage : Si le tuyau ne passe pas, un trocart enfoncé directement dans l’estomac pourra libérer les gaz stomacaux. On utilise un trocart (= aiguille de gros diamètre) que l’on enfonce à l’endroit le plus gonflé du flanc gauche, un peu en arrière de la dernière côte.

Ces gestes permettent de soulager le chien en attendant qu’il soit traité par le vétérinaire mais ils ne constituent pas un traitement suffisant (l’intervention chirurgicale s’avère nécessaire dans la plupart des cas). Il s’agit d’un geste médical à effectuer avec une aiguille stérile : mieux vaut laisser l’effectuer par le vétérinaire. Il est impératif de surveiller les fonctions vitales du chien tout en l’amenant à la clinique vétérinaire la plus proche. Le vétérinaire prendra ensuite en charge l’état de choc (perfusion, de médicaments en intraveineuse...) puis opérera le chien.